Le grand voyage du petit Dixou


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Décembre

RÉCITS





Décembre 2010
Le sud...





Jour 53,54, nuages-soleil 26C
30 nov., 1er décembre 2010
Grand Lucaya

Les deux prochains jours, nous profitons des installations du Taino Beach Resort avec les amis. Bain de soleil, baignades, longues marches sur la plage, lecture, jacuzzi et aussi les 5 à 7 entre amis. Nous regardons les cartes car une belle météo pour nous arrive. Des vents de 17 à 22 noeuds NE, vagues de 3 à 5 pieds. Parfait pour descendre dans les Berrys. Nous avons bien hâte de poursuivre. Après une rencontre des équipages à bord du catamaran Gusto Del Mar, nous décidons de lever l'ancre demain à 06h00. Préparation pour cette navigation. Bonne nuit aux marins, dormez vite!


Jour 55, soleil, 24C
2 décembre 2010
Départ 06h00 de Grand Lucaya - arrivée à 18h00
60 milles nautiques, 40 milles nautiques (Nm) voile, 20 milles nautiques (Nm) voile et moteur


Déjà à 05h45 les moteurs des quatre bateaux ronronnent. Aux premières lueurs du jour, nous sommes déjà en mer. Ça s'annonce houleux avec ce vent de travers. Pleines voiles, Dixou file bien sous cette allure. Je semble guérie du mal de mer. Shut ! Pour ne pas qu'il se réveille. Presque à mi-chemin, nous devons partir la voile d'acier car le vent a beaucoup diminué ce qui donne une heure probable d'arrivée vers 18h30. Comme nous préférons toujours entrer de clarté, plus sécuritaire dans un endroit inconnu. Heureusement, le vent revient et Dixou termine cette traversée sous voile. L'arrivée se fait au coucher du soleil. Comme c'est beau ! Comme c'est aveuglant aussi ce soleil en pleine face pour négocier l'entrée. Heureusement le GPS donne la route. L'endroit est nature et sauvage comme nous les aimons. Les autres bateaux sont déjà arrivés depuis longtemps. Dixou avec ses 28 pieds n'est pas de taille avec les autres. Disons que nous ne sommes pas habitués d'être les derniers. Comme nous voyageons souvent seuls, nous sommes toujours les premiers ;-) ...juste avec un peu plus d'heures de navigation.


Jour 56, soleil-nuages, 24C
3 décembre 2010
Great Stirrup Cay, Berrys

Très bien dormi dans ce mouillage toute nature. L'eau est turquoise et invitante. Après avoir fait le pain, je plonge dans cette eau chaude si claire. Près des roches, il y a de très beaux poissons de toutes les couleurs. C'est magique! Le Gus du catamaran Gusto Del Mar, vient nous chercher pour la pêche. Il a l'oeil le Gusto, avec son expérience des trois dernières années. Si bien que pendant que je ramasse une conche lui en a sept ! Une conche, c'est un gros coquillage rose saumon dans lequel nos parents nous disaient que nous entendions la mer. À l'intérieur, il y a un mollusque. Yum! Y!um. Quelques tentatives avec la sling, pour attraper un poisson, mais, j'ai besoin de pratique et aussi de force dans les mains. Je n'ai vu aucune langouste, elles ne perdent rien pour attendre celle-là ! Denis reçoit un cours de rafraîchissement de Gus pour arranger les conches. Le soir même, nous les dégustons en entrée. En soirée, après consultation de la météo, nous décidons de continuer notre route car les vents N annoncés pour les prochains jours sont parfaits pour nous. Nous sommes bien ici mais si nous voulons faire une traversée sans trop se faire brasser alors il faut partir. La liberté, c'est aussi de pouvoir revoir ses objectifs, les réévaluer et agir sans regret. Il faut partir. Déchirant.



Jour 57, 58, soleil, 26C
4 et 5 décembre 2010
Départ à 08 :30 de Great Stirrup Cay, Berrys , arrivée à 16 hres le lendemain à Georges Town ,
185 milles nautiques (Nm) presque tous moteur et voile.

Déchirant de quitter des amis que nous côtoyons depuis plus d'une semaine et aussi ce bel endroit. La vie de marins est ainsi faite. Poursuivre sa route. Et la nôtre est St-Martin. Facile de s'accrocher les pieds quand nous y sommes bien. Comme je me dis souvent, le bonheur est en nous, donc il nous suit. Nous saluons nos amis au passage et nous voilà reparti. Aussitôt sorite de la passe, je mets à l'eau la canne à pêche. Il y a longtemps que je n'ai pas attrapé un poisson. Une heure plus tard, ça mord, branle combat à bord. Zut, c'est un barracuda, Denis le décroche et le tue avant de le retourner à la mer. Peu de temps après, j'attrape un black Tuna de 16 pouces. Nous savons que le thon est une espèce menacée, mais comme il est au bout de la ligne, vaut mieux le manger que le retourner à la mer blessé. Et puis Denis me dit qu'enfin, nous ne faisons pas la pêche commerciale. Nous le dégustons en tartare. Merci pour la recette! Ma ligne s'excite une autre fois, j'espère jusque c'est une dorade. Ça tire en chien! C'est gros au loin. Zut de Zut ?%?Y un autre barracuda. Cette fois-ci, il mesure 40 pouces. Si nous ne pouvons pas le manger, je me dis qu'il nous fait de l'action et me pratique pour la très grosse dorade que je prendrai bientôt. À suivre! La navigation se fait voile et moteur. C'est le prix à payer pour avoir une mer confortable. La nuit pour moi, c'est toujours magique, surtout quand je suis en pleine forme (sans mal de cœur). Denis et moi, nous nous relayions aux deux heures. Durant mes quarts, en demeurant aux aguets, je termine un livre d'un navigateur que nous avons rencontré à Beaufort. Brania autour de l'Atlantique qui m'a été gentiment prêté par Chantal du voilier Que Syrah. Un très beau voyage mon Sylvio. Merci de nous partager une partie de toi-même, une si riche expérience. Chapeau Sylvio, tu as toute mon admiration. Le soleil se lève, notre cap est toujours sur Georges Town, nous arrivons en fin d'après-midi pas trop fatigués car la mer a été des plus clémente avec nous. La couleur de l'eau nous ensorcelle.



Jour 59, soleil 24C
6 décembre 2010
Georges Town, Bahamas.

Aujourd'hui, journée de ravitaillement de denrées fraîche, en diésel, mise à jour du site Internet et on repart. C'est ce que nous avions prévu. Comme nous voyageons aux grés des vents et des rencontres, bien aujourd'hui, nous c'est aux grés des rencontres.

En allant au village pendant que Denis va chercher du diesel, moi je pars à la recherche d'une connexion Internet pour la mise à jour du site. J'y rencontre Soumise, d'origine Haïtienne qui parle Français, son conjoint est Québécois. Parle parle, jase jase. Ils nous offrent à prendre une bière chez eux.
Nous partageons un délicieux dîner dans une resto typique de la place ou Tino, le proprio nous a servi une assiette d'excellent Snapper (poisson).

À notre tour, nous les invitons à prendre le traditionnel Rhum des marins. 16h sonne et nous avons une épicerie à faire. Bon finalement, nous partirons demain. Aux grés des rencontres je disais.




Jour 60, soleil 26C
7, décembre
14h00 départ Georges Town, Bahamas pour 3 jours en mer.

On part. On reste. La tentation est forte. C'est si beau. Et puis nous connaissons la place. Ça fait quoi si nous restons ici ? Un homme, une femme, Un Capitaine, une mouissaillonne, deux personnalités.

Denis se sent bien ici, moi je veux poursuivre. Denis à la responsabilité de la navigation et par le fait même la responsabilité de l'équipage et du voilier. Il est dans les cartes et les fax météo pour la traversée qui nous amèneront à Turcks and Caicos. Pas simple comme navigation, les entrées étroites et inconnues. Nous sommes bien ici. Pourquoi aller à St-Marin ? Parce qu'on l'a dit ? Non, je ne crois pas. Pour moi, avoir la chance de prendre 8 mois de congé, c'est de voir et connaître autres choses. Certes, c'est plus long que ce que je croyais. Mais nous en avons un ben grand boute de fait ! Finalement nous partons.
Denis tu es Mon Capitaine, mon Héros, mon Wilson préféré !

Après avoir négocié la sortie de Georges Town et ses nombreux îlots, la mer nous accueille avec un doux vent de travers qui varie de 8 et 17 noeuds. Les vagues vont aussi avec c'est-à-dire de 5 pieds aux 4 secondes. C'est comme si nous serions dans un machine à laver au cycle délicat. Une main pour soi, une main pour le bateau dit-on et les harnais sont de mise. C'est le prix à payer en mer afin que Dixou avance pleine voile à 5noeuds. Magique pour les 10 premières heures. Par la suite, le vent diminue et la voile d'acier vient à renfort pour maintenir notre vitesse moyenne. La nuit se lève, les étoiles s'allument, à cette latitude, nous avons atteint le tropique du Cancer, très facile de repérer la célèbre grande ourse, Orion. Nous cherchons la Croix du Sud sans la trouver. Demain peut-être. Comme la mer est calme, nous pouvons dormir chacun à tour de rôle et c'est très bien ainsi pour notre première nuit de cette traversée.


Jours 61, Soleil
8 décembre 2010
2ième journée en mer

En traversée comme celle-là, nous en profitons pour faire de la lecture, écrire et profiter du moment. Bien sûr après avoir terminé le ou plutôt, les plans de navigation. Toujours avoir un plan B au cas où il y aurait une mauvaise température.

Nous avons le nez dans les cartes sérieusement car on nous annonce un fort vent du nord (20 à 25 nœuds) pour demain en fin de journée. Nous suivons cela de près avec l'aide de la radio amateur. En effet, il existe deux organisations qui rendent de très grand services aux navigateurs, c'est le réseau du Capitaine, en onde tous les matins de 07h00 à 08h00 aussi peut être écouté en direct sur site Internet lereseauducapitaine.ca et aussi le réseau des petits bateaux en onde lui de 16h00 à 17h00 chaque jour. Ces personnes postées au Québec, très expérimentées du monde marin et de la météo marine, nous donne la météo pour l'endroit ou nous sommes et de bons conseils et des nouvelles générales du Québec. Beaucoup de navigateurs francophones de partout dans le monde sont en onde tous les matins. Une belle camaraderie y est installée. Des gens passionnées qui offrent ce service si précieux et rassurant pour les marins en mer. Merci pour votre très grande générosité. Vous êtes des gens précieux pour nous.

En après-midi, alors que le soleil nous chauffait la couenne, je décrète un arrêt pour une baignade. Après tout faut ben en profiter ! Le Capitaine finalement accepte. Yes ! Quelle joie de se jeter dans cette mer. Et up nous remettons le moteur en marche car le vent n'est plus très fort. Les lignes à pêche sont à l'eau et j'ai espoir de prendre une dorade, car il y a beaucoup de poissons volants, et ça c'est bon pour la dorade.


Jour 62, Soleil
9 décembre 2010
3ième jour en mer.
Au total : 245 milles nautiques, 46 heures de navigation; (37 heures moteur, 9 heures voile)


Durant la nuit, le vent a augmenté jusqu'à 15 nœuds et les vagues aussi. La machine à laver est repartie. Bon, nous commençons à nous y faire. Vers 01h00 du matin, nous avons l'île de Mayaguana sur notre travers bâbord. Nous la regardons s'éloigner en sachant qu'au matin, les Iles Turks and Caicos seront réalités. Dès 07h00, nous donnons notre position au réseau du capitaine. Denis est inquiet, car nous n'avons pas les cartes papiers de ces Iles. Je lui dis qu'il pourra se fier au lecteur de carte. Mais là, ça se corse. Quand Denis va pour inscrire les points GPS de l'entrée de l'île, il est inscrit '' limite off chart navigation ''! Pas de problème, Denis change la carte SD pour la suivante. OUPS ! Ça commence avec Puerto Rico, Denis remet l'autre carte et toujours pas du Turks and Caicos. Elles sont comme tombées entre deux chaises faut croire ! Bon Denis se rassure en sortant le petit GPS de secours avec le CD des cartes qui vont avec, branche le tout. Mais, mais ça ne fonctionne pas ?%?%. Le GPS ne lit pas le CD. Denis est presqu'en état de panique. Nous voyons l'eau devenir turquoise car l'île est à environs 4 milles nautiques. En plus nous devons affaler les voiles car un orage s'en vient, un malheur n'arrive jamais seul. Tout cet équipement avait été testé et retester avant le départ !!!

Denis évalue la possibilité de retourner sur nos pas vers l'île Mayaguana, ce qui voudrait dire 5heures en sens inverse ! Il doit bien y avoir une solution, faut penser vite. Comme il est 07h00, la radio amateur est ouverte et Denis demande de l'aide. En un tour de main, Nycole prend la situation en main, téléphone à leur expert informatique, Jean-Marie, et transmet les instructions à la lettre à Denis, Cinq minutes plus tard, tout fonctionne. OUF ! L'équipage est soulagé. Quel efficacité ce réseau du capitaine. Merci

Nous descendons l'ancre dans la magnifique baie Sapodilla. Nous sommes crevés mais heureux d'être là. Nous hissons le drapeau jaune qui indique que nous ne sommes pas passés aux douanes. Un petit dodo bien mérité avant de faire les formalités d'entrées aux Iles Turks and Caicos bien que l'indépendance ait été conclue en 1982, le régime a été renversé et les îles restent aujourd'hui un territoire d'outre-mer Britannique. Ces 40 îles s'étendent sur un périmètre d'environs 430 km carré, dont une dizaine habitées. L'économie des îles Turks and Caicos est basée sur le tourisme, la pêche.



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